Les dix ans de la révolution tunisienne éclipsés par le coronavirus

Le 17 décembre 2010, Mohamed Bouazizi, marchand ambulant s'immolait  dans la ville tunisienne de Sidi Bouzid. Ce fut le point de départ de la révolution tunisienne et de mouvements de révoltes dans le monde arabe.
Le 17 décembre 2010, Mohamed Bouazizi, marchand ambulant s’immolait dans la ville tunisienne de Sidi Bouzid. Ce fut le point de départ de la révolution tunisienne et de mouvements de révoltes dans le monde arabe.

Voilà dix ans jour pour jour que le président tunisien Ben Ali fuyait son pays sous les cris de joie et d’espoir de la population tunisienne. Mais la pandémie du Covid-19 est passée par là et l’heure n’est plus aux célébrations de cette révolution sans précédent dans le monde arabe.

L’heure n’est pas à la fête en Tunisie. Depuis ce mercredi minuit, un confinement général a été décrété sur tout le territoire, ainsi qu’un couvre-feu qui s’étale de 16h à 6h du matin, et ce pour une durée de quatre jours. Le ministère de la Santé entend limiter la propagation du Covid-19 qui a atteint des records, entraînant une situation « très dangereuse » dans le pays. Les hôpitaux ont alerté sur les difficultés à trouver des lits pour les nouveaux cas, et ce en dépit de la mise en place d’hôpitaux de fortune pour désengorger les structures existantes. Les cours dans les écoles, lycées et facultés sont également suspendus du 13 au 24 janvier.

Les rassemblements interdits

Toutes les manifestations culturelles et autres sont interdites. Adieu donc les rassemblements et les manifestations qui devaient marquer les dix ans de la révolution. Des célébrations qui se voulaient non seulement symboliques, marquant l’entrée de la Tunisie dans la démocratie, mais aussi et peut-être surtout revendicatives. La situation économique et sociale se dégrade au fil du temps, le taux de chômage s’accroît, les jeunes diplômés sont à bout, les sit-in et les occupations de différentes corporations se multiplient.

L’avenue Habib Bourguiba, lieu par excellence des rassemblements-anniversaires de la chute de Ben Ali, devrait donc demeurer vide, une première depuis 2011. Les autorités craignent que ce jour férié, suivi du week-end, entraîne une hausse galopante des cas de coronavirus. Il est vrai que les mesures barrières pour lutter contre le virus sont loin d’être respectées dans la capitale Tunis. Le port du masque est quasi-inexistant et la distanciation totalement absente. Mercredi soir, les habitants fuyaient la capitale pour aller se confiner à la campagne, créant des embouteillages monstres dans Tunis et sa banlieue.

La Tunisie, qui n’avait enregistré qu’une cinquantaine de décès lors de la première vague, a recensé 5 284 morts et 162 350 cas, un nombre sous-évalué comme dans d’autres pays puisqu’il ne comprend que les cas confirmés par des tests.

RFI

zouerateactu

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